La salle du forum Nice-Nord est, une nouvelle fois, pleine pour cette nouvelle soirée de jazz. On se pousse, on se décale pour libérer des places, des strapontins. La soirée commence avec le nouveau quartet de la chanteuse Syna Awel. Jo Kaiat est au piano, Jean-Christophe Bournine délaisse les loopers de son alter ego Merakhaazan, la jeune Dido est debout devant son pad de batterie électronique et sa derbouka. C’est Jean-Christophe Bournine qui ouvre le set avec une intro où les cordes de sa contrebasse, frappées par l’archet sonnent comme un oud. Belle écrin pour la voix de la chanteuse Syna Awell. Elle chante en berbère, en français, en anglais des mélodies orientales mais pas seulement car après ce qui ressemble beaucoup à du reggae, le groupe termine par une valse. Mais on n’est pas à Vienne le piano de Jo Kaiat nous le rappelle en mode swing. Le public en redemande mais c’est l’heure d’accueillir le trio de Yaron Herman. Au côté du toujours remarquable batteur Ziv Ravitz, avec ses deux caisses claires, se trouve l’étonnant bassiste afro-américain Joe Sanders. Leur répertoire, ce soir, est essentiellement tiré du récent album du trio » Songs Of The Degrees » publié chez Blue Note. Les influences de leur musique s’étendent bien au-delà d’un jazz traditionnel, quelques touches orientales mais aussi des harmonies inspirées de la musique classique du début du 20e siècle. Les puristes auront droit à un blues. Un vrai trio de jazz où chacun joue sa partie à l’écoute des deux autres. Les interventions vigoureuses de Ziv Ravitz sur les chorus du pianiste ou les parties de basse de Joe Sanders et ses somptueux solos. Yaron Herman n’en revient pas, il nous dit juste avant le rappel : »Vous imaginez le kif de jouer avec des types comme ça ! » et ils attaquent « Just Being« . Un jazz chaleureux fort en émotion.