Une soirée, au nord de Nice, qui nous a conduit de l’autre côté de la Mare Nostrum, là où, la musique chante avec l’âme des berbères. Une salle comble. En première partie, le jeune projet de Syna Awel. Un quintet porté par la voix de la chanteuse (et danseuse) Syna Awel, où les ambiances orientales se mêlent à des rythmes plus ternaires. De très belles compositions, la guitare, la flûte s’harmonisent au chant, le hajouj et les percussions suscitent les déhanchements de miss Awel. Moment d’émotion et de tendresse, moins rythmée, la chanson dédiée à une maman, Yimma, de toute beauté. Comme le disait Titi Robin en entrant sur scène peu après, ils allaient devoir assurer après une tel set. Mais le guitariste à de l’expérience et de sacrés musiciens, il sait y faire et, en deux morceaux, le public était conquis. Avec eux, on descend, un peu plus encore dans le sud, les portes du désert ne sont pas loin, leur musique est autant de la ville que du sable et des dunes. Dansante, dynamique dès les premiers instants, elle le devient encore plus quand Titi Robin empoigne son bouzouki. L’orient se celtise par moments et leur entrain ne faiblit pas. Les deux joueurs de hajouj, Selim Sami et Mehdi Nassouli, chacun dans leur groupe ont produit une eurythmie puissante mais les deux percussionnistes, Davy Sur et Habib Meftah Bousheheri, tous deux plutôt discret, ont assurés une pulsation de haute volée. Il est presque impossible de ne pas se lever pour bouger, danser sur leurs airs enjoués et c’est d’ailleurs ce que tout le monde fera pour un formidable rappel qui rendait cette nuit de mars moins noire.